Alors que notre première soirée autour de la pleine lune se profile, j’ai choisi de vous raconter aujourd’hui ma vision et ce que j’ai pu apprendre autour de la plante et de sa naissance – comme d’habitude, entre tangible et intangible.
William Blake écrit :
Voir le monde dans un grain de sable
Et le paradis dans une fleur sauvage
Tenir l’infini dans la paume de la main
Et l’éternité dans une heure
Lorsque l’on regarde une graine, c’est toute cette potentialité qui existe. De cette petite poussière naturelle, un monde entier peut exister. Ce petit univers peut naître lorsqu’il rencontre les bonnes conditions. De manière très théorique, il suffit de la bonne humidité, la juste température et le bon substrat pour qu’une plante se mette à pousser et s’épanouisse. Cependant, c’est en théorie. En pratique, des phénomènes innombrables se mettent en place pour un jour espérer obtenir une récolte. Plongeons dans cet univers de potentialités.
Savoir si c’est la graine qui est apparue avant la plante ou si c’est la plante qui est apparue avant est au-delà de mes capacités et de l’objectif de cet écrit. Lorsqu’une graine rencontre de l’eau, c’est un mini big-bang qui se met en place. L’eau vient activer la graine. Ce monde, jusque là inerte, a reçu l’intention du vivant pour démarrer son processus. Grâce à cette humidité, la semence va gonfler et si la température est suffisante, elle pourra déployer ses panneaux solaires. Cette première étape demande une énergie colossale pour aller chercher quelques rayons de lumière afin de recevoir cette énergie dynamisatrice du soleil.
A l’instant où la future plante commence ce processus d’éclosion, toutes les influences terrestres et cosmiques (ou célestes, ou du ciel, ou du cosmos, ou du terme qui vous fera plaisir) viennent s’imprimer dans la plante. Une intention claire et précise, avec un plan unique pour cet être vivant. Cette naissance est identique à celle d’un humain. Elle comporte toutes les informations de sa conception, l’hérédité de ses parents, les influences de son terroir, l’empreinte des saisons traversées pendant la gestation… Ce petit grain qui ne semble être qu’une poussière, contient tout l’univers.
Alors que les cotylédons sont sortis, la lumière du soleil vient dynamiser et nourrir cet être vivant. Alors que toute l’énergie innée a permis ce premier mouvement, le soleil amène une énergie qui sera acquise au cours de la vie de la plante. Elle insufflera les mouvements dans le végétal et nourrira tous les processus en symbiose avec les énergies terrestres. La plante va alors former ses premières feuilles conformément à sa génétique et son plan. Ces premières feuilles sont équivalentes aux premiers pas de l’enfant. Une ouverture au monde avec tous les risques et les merveilles que cela comporte. A l’image de l’adolescent qui découvre la vie, la plante devra évoluer dans un monde plein de défis.
Le sol donnera l’énergie pour former la matière et le ciel permettra à cette matière de se développer, de prendre forme. A nouveau, ces deux aspects se complètent et sont inséparables. La plante fait le lien entre ciel et terre. Tous ces éléments, ainsi que toutes les actions ou pensées qui en découlent sont liés. Du moment que nous commençons à catégoriser et séparer différents éléments de la plante – sa récolte, son arrosage, ses feuilles, ses racines – nous cassons l’harmonie de la nature et pensons que par l’intellect nous arriverons au meilleur résultat. Néanmoins, je ne partage pas cet avis. Croire uniquement que l’énergétique et la poésie sauvera le monde est une utopie ; croire que la science et la pensée cartésienne nous sortirons de situations critiques est un doux rêve. Comme l’ont écrit et répété de nombreux auteurs, le visible et l’invisible sont les deux côtés d’une même pièce. Sans un de ces côtés, est-ce que la pièce existe-elle vraiment ?
Je vous invite, par votre observation, vos intuitions et vos ressentis à prendre du recul, à contempler la beauté de la vie, car c’est dans les choses les plus banales qu’on réalise à quel point le monde est magique.
La pleine lune et l’apogée d’un cycle, d’une intention posée à la lune noire. Nous traversons ces quelques jours à travers la constellation de la vierge. L’énergie présente nous amènera à structurer notre environnement, nos pensées, à prendre soin de celles-ci ; cette lune nous invite à organiser ce qui a été entrepris pour le mener à bien.
Ces moments lunaires nous invitent toujours à prendre un moment pour soi et ceux que nous aimons, pour finalement réaliser qu’en prenant soin de soi, de sa famille, on prend soin du monde entier car on détient « l’infini dans le creux de la main ».
Belle lunaison,
Raphaël