L’aubépine : la manger et se soigner avec
Nom latin : Crataegus oxyacantha
Noms pour les intimes : épine blanche, la baie de l’épine du Christ
Rencontrer l’aubépine
Son environnement
On retrouve l’aubépine dans les haies, en bordure de forêts et dans les talus caillouteux en montagne. Elle est très souvent accompagnée par les prunelliers, qui apprécient le même climat : une humidité modérée et des conditions relativement équilibrées — si cela existe encore aujourd’hui. Ses branches sont couvertes d’épines qui protègent les oiseaux des prédateurs lorsqu’ils s’y réfugient, offrant l’image d’un véritable barbelé végétal.
Dès le printemps, elle se couvre d’ombelles blanches ; on croirait qu’un manteau de neige s’est posé sur ses branches tant la floraison est dense et généreuse. Ces fleurs laissent ensuite place à des fruits rouges qui attirent de nombreux insectes et oiseaux, lesquels s’en délectent pendant la saison froide. Les fleurs et les fruits dégagent une odeur rappelant la marée : ne nous arrêtons pas à ce parfum, car les vertus de cette plante sont immenses.
La récolte de l’aubépine
Les fleurs et les feuilles d’aubépine se récoltent de mai à juin, avant de laisser place aux fruits à partir d’octobre ou novembre, selon leur degré de maturité.
Utilisations de l’aubépine
Préparations et modes d’emploi
Infusion simple : 5 g de feuilles et de fleurs séchées pour 500 ml d’eau, infusées 5 minutes, puis filtrées. À boire entre les repas.
Teinture mère : on la réalise avec les fruits mûrs et un alcool type cognac.
Vin : on fait macérer 200 g de fruits mûrs dans du vin muté ou un vin doux. On laisse macérer 33 jours en remuant régulièrement, puis on filtre et on conserve à l’abri de la lumière. On peut réaliser une cure en consommant 2 à 3 cl par jour pendant 7 à 9 jours.
On l’utilise beaucoup aujourd’hui comme remède cardiaque. Son tropisme est dirigé vers le cœur et la circulation du sang. C’est principalement par cette irrigation que le cœur bénéficie de ses bienfaits : il est mieux nourri, mieux irrigué. Selon Rudolf Steiner, les fruits agissent principalement sur le système sanguin, tandis que les semences influencent le cœur.
Toujours en lien avec notre système cardiovasculaire, l’aubépine régule la pression et augmente l’élasticité des vaisseaux sanguins. Elle est indiquée en cas de palpitations, d’arythmie, “d’étouffement du cœur”. Elle libère les oppressions thoraciques. On l’emploie également en période de convalescence pour rétablir une énergie correcte. Comme elle régule notre cœur, on la conseille lors d’insomnies ou de stress. Claude Roggen indique qu’elle agit aussi sur les crampes et les troubles de la ménopause — pathologies que l’on peut relier à une mauvaise régulation du cœur et de la circulation sanguine.
Précautions : On l’utilise souvent en teinture mère ou en vin. Attention à la présence d’alcool et à ne pas abuser des bonnes choses. Comme elle agit sur le cœur et apaise ses excès, il est important de noter que l’aubépine peut être sédative, d’autant plus lorsqu’elle est associée à l’alcool.
L’aubépine au potager
Nous l’avons plantée dans notre haie vive, qui borde la parcelle de Chivrageon, mélangée à d’autres espèces. En hiver, elle nourrit la faune et participe à la biodiversité de notre écosystème. La haie, dans son ensemble, a également un effet brise-vent qui protège nos cultures lors des jours de bise noire.
Au potager, on peut l’employer en prévention des grandes chaleurs. Elle permet aux végétaux de mieux supporter la canicule et d’améliorer la nutrition des tissus — c’est-à-dire des feuilles et des fruits. Pour cela, on infuse 100 g de feuilles et de fleurs sèches dans 10 L d’eau pendant 5 minutes. On filtre, puis on dilue à 30 % — soit 3 L de cette préparation dans 10 L d’eau de pluie. On pulvérise en une fine brume sur les plantes, à une température inférieure à 25 °C, de préférence en fin de journée.
Faites nous savoir comment vous utilisez l’aubépine ! Ecrivez-nous à info@j-d-c.ch