Comment employer la consoude et ses vertus

Nom latin : Symphytum officinale

Noms pour les intimes : herbe aux charpentiers (partagé avec la sanicle), oreilles d’âne, langue de bœuf.

Plante magique au jardin et pour le corps, la consoude est utilisée depuis la nuit des temps. On la reconnaît à ses feuilles allongées, rêches et couvertes de petits poils. Elle peut atteindre jusqu’à 1,5 m ! Sa racine imposante est pivotante, ce qui lui permet d’ouvrir le sol et de briser les stagnations.

Claude Roggen rapporte une légende : un bouquet de consoude à la fenêtre d’une jeune fille signifiait qu’elle était volage. Cette croyance venait de l’idée que la consoude pouvait « réparer » l’hymen d’une demoiselle.

Rencontrer la consoude

Son environnement
Plante luxuriante, la consoude se développe dans les sols humides ou en bordure de cours d’eau. Cousine de la bourrache, sa floraison se pare de différentes couleurs. Les tiges florales s’enroulent en spirale et évoquent, dans certains textes, la queue d’un scorpion. Elle fleurit de mai à septembre. Abondante, elle repousse rapidement après la coupe pour offrir une nouvelle récolte.

Son nom latin, consolidare, signifie « rassembler ». Cela vient d’une croyance ancienne selon laquelle la consoude pouvait ressouder les os.

La récolte de la consoude

En raison de la présence possible d’alcaloïdes pyrrolizidiniques dans certaines variétés, il est déconseillé de consommer la consoude, bien qu’elle soit délicieuse en beignets — on croirait manger du poisson ! On utilise les feuilles avant la floraison, de préférence lorsqu’elles sont grandes : plus jeunes, leur concentration en alcaloïdes est plus forte. Pour le jardin, on les récolte également avant la floraison.

On emploie aussi ses racines. Il faut les déterrer avec soin en veillant à ne pas extraire toute la plante, sous peine de la voir disparaître. La consoude se multiplie par graines et par division de racine.

Les actions thérapeutiques de la consoude

La consoude agit sur les structures du corps — os, muscles, tendons, ligaments — ainsi que sur le sang et la sphère digestive.

Elle est surtout connue pour soigner les fractures. Son tropisme concerne aussi la peau : elle soulage les bleus, les hématomes et les saignements internes. Grande alliée des sportifs, elle guérit coups, foulures et autres blessures.

On la retrouve également préconisée contre les hémorroïdes, les inflammations pulmonaires et digestives, y compris les ulcères de l’estomac. On lui attribue même des usages pour les douleurs fantômes, et ce depuis plus de 2 000 ans.

Employée fraîche, elle a un effet analgésique et peut être appliquée sur une plaie non ouverte.

Toute la plante est riche en mucilages. Sa racine contient notamment de l’allantoïne, qui favorise le renouvellement cellulaire et la réparation des tissus. Elle est aussi riche en minéraux tels que le calcium, le phosphore et le fer.

Utilisations de la consoude

Préparations & modes d’emploi

  • Infusion simple : 1 feuille pour 1 L d’eau. Laisser infuser 5 à 7 minutes dans une eau frémissante. Filtrer.

  • Cataplasme : écraser la racine, l’aplatir et l’appliquer sur le membre concerné, entouré d’un linge ou d’une compresse.

La consoude s’emploie principalement en usage externe : gel, émulsion, lotion ou pommade. En tisane, elle est parfois utilisée contre la diarrhée et certaines affections intestinales (3 tasses par jour, en alternant avec de l’eau).

Elle agit en synergie avec l’arnica en cas d’accident : l’arnica pour l’urgence, la consoude pour la guérison.

La consoude au potager

À Chivrageon, c’est notre plus grande alliée. Nous la multiplions près du compost et des plantons, là où l’arrosage est fréquent. Dans de bonnes conditions, la consoude atteint une taille impressionnante !

En extrait fermenté, nous l’appliquons par irrigation hebdomadaire. Elle stimule la vie du sol et attire microfaune et macrofaune.
Pour réaliser l’extrait : hacher 1 kg de feuilles (avant floraison) dans 10 L d’eau. Mélanger les 3 premiers jours. Fermenter en anaérobie, dans un bidon fermé. Après 7 à 10 jours, quand la fermentation ne mousse plus, filtrer et stocker à l’abri de la lumière, ou diffuser directement dans l’arrosage. Diluer à 1 % pour un usage régulier, ou à 10 % pour un usage ponctuel (arrosoir ou pulvérisateur, toujours au sol).

Si la plante fleurit, il suffit de la couper et d’utiliser la récolte comme paillage au potager ! C’est l’un des meilleurs paillages, avec la tonte fraîche d’herbe.

Faites nous savoir comment vous utilisez la consoude ! Ecrivez-nous à info@j-d-c.ch

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