Comment utiliser le gui ?

Nom latin : Viscum album L.

Rencontrer le gui

Les Celtes disaient qu’il guérissait tout. Symbole d’immortalité, on le suspendait dans les maisons lors des fêtes, au même titre que l’on s’embrasse sous ses branches pour porter chance au couple. Claude Roggen raconte que les druides le récoltaient de manière rituelle et le transportaient dans un linge sans qu’il ne touche jamais le sol, car sa nature est d’être suspendue. Notre druide vaudois ajoute que, lorsque des ennemis se rencontraient en forêt sous le gui, ils devaient déposer leurs armes et observer une trêve jusqu’au lendemain.

Son environnement
C’est une plante qui ne touche pas la terre directement. Elle est suspendue entre ciel et terre, enracinée dans nos arbres. Rudolf Steiner parlait de l’arbre comme d’une continuité de la terre, sur laquelle s’épanouissent de nombreux êtres végétaux. On regarde alors différemment nos chers compagnons et l’on peut se demander si, sous ce point de vue, le gui est vraiment étranger au sol.

On le considère comme un hémiparasite des arbres, c’est-à-dire qu’il se développe au détriment de son hôte. Sa présence crée parfois la panique chez le jardinier qui tente de s’en défaire. Depuis des millénaires, il effraie autant qu’il fascine à travers les rites et la pharmacopée.

Fixé en hauteur, on le reconnaît à sa forme en boule verte pouvant atteindre 1 à 1,5 mètre de diamètre. Ses feuilles sont épaisses, coriaces et vert clair. À l’automne, le gui se pare de magnifiques baies blanches (toxiques).

On le retrouve sur de nombreux arbres : pommiers, peupliers, tilleuls, etc. Ici, nous nous intéressons au gui qui pousse sur les feuillus, et non à celui qui s’épanouit sur les conifères, car ce dernier présente quelques variations dans les molécules qui le composent.

Derrière son image de parasite, le gui a un rôle écologique : il est une source de nourriture hivernale pour les oiseaux. Ce sont eux qui disséminent les graines, lesquelles s’attachent à l’écorce grâce à la présence de viscine.

La récolte du gui

On le récolte de décembre à février, lorsque les baies sont mûres et que la sève des arbres est redescendue. On utilise les feuilles et les jeunes tiges. Les baies sont toxiques par ingestion : nous les laissons à la faune. Il suffit de se munir d’un sécateur et de couper les tiges.
On peut alors l’utiliser frais ou sécher selon les besoins.

Utilisations du gui

Actions thérapeutiques

Plusieurs études ont démontré l’action des molécules constituantes du gui. Les lectines agissent sur la modulation immunitaire ; les viscotoxines ont une activité cytotoxique dirigée contre certaines cellules ; les flavonoïdes ont des effets antioxydants ; et enfin, les acides triterpéniques ont démontré un rôle anti-inflammatoire dans les études in vitro. On l’emploie sous forme injectable dans certains pays, après standardisation par l’industrie pharmaceutique. Dans ces produits, il agit notamment sur la tension artérielle et la régulation du stress. Il est également utilisé en oncologie intégrative afin d’agir sur certains effets secondaires des traitements.

Utilisation en phytothérapie

  • Macération à froid : 2 g de feuilles trempées pendant une nuit dans 300 ml. Filtrer puis boire chaud après les repas.

  • Teinture mère : on la réalise avec les feuilles fraîches.

On l’emploie contre l’hypertension, les vertiges, les maux de tête, le manque de concentration ou encore pour les troubles de l’oreille interne. Il apaise le stress et soutient le coeur. Claude Roggen cite également ses vertus pour les troubles de la ménopause.

Précautions : On ne l’utilise pas pour les femmes enceintes ni sur les personnes qui suivent un traitement en oncologie. Faites-vous toujours conseiller et accompagner par un professionnel.

Le gui au potager

Je n’ai pas encore vu le gui employé au potager. Il est toujours là, à nous regarder à Chivrageon et régulièrement je passe dessous en me demandant quel serait son effet sur les plantes. Nous réaliserons nos premiers essais avec le gui lors de la prochaine saison. Je vous tiendrais au courant des avancées !

Faites nous savoir comment vous utilisez le gui ! Ecrivez-nous à info@j-d-c.ch

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